L'art de la dorure à la détrempe
- Silke Droessaert
- 31 août 2024
- 3 min de lecture
La technique
Cette technique ancienne et traditionnelle de dorure à la feuille d’or sur bois nécessite plusieurs étapes différentes. On la pratique de nos jours avec les mêmes matières premières qu’à l’époque :
La colle de peau de lapin ou colle de lapin
Le blanc de Troyes ou blanc de Meudon ou la craie blanc de champagne
Le China Clay
L’assiette à dorer ou assiette ou le bol d’Arménie (variantes de couleurs jaune, blanc, rouge ou noir)
L’eau ou la détrempe (mélange d’eau, alcool à brûler et gélatine)
La pierre d’agate
La gomme laque ou zapon
Des pigments naturels

On applique au pinceau, par couches successives, le mélange de colle de lapin et de blanc de Troye jusqu’à obtention de la couche idéales de l’après. Après séchage, celui-ci est poncé soigneusement et finement.
Sur la surface propre on vient poser les couches d’assiette. Cette assiette est lustrée pour obtenir une surface parfaitement lisse sans imperfection.
Ensuite la feuille d’or libre est couchée sur l’assiette à l’aide d’une palette, préalablement mouillée à l’eau. D’autres pinceaux comme des appuyeux permettent alors d’adhérer au support de façon impeccable.
Après un temps de séchage, on utilise des pierres d’agate pour terminer l’ouvrage et lui donner de l’éclat. Ce sont des outils qui polissent l’or et donnent de magnifiques brillants. Ainsi on peut jouer avec les aspects mats ou brillants de la matière.
Les Origines
Les premières traces de dorure remontent à l'Égypte ancienne, où les artisans utilisaient des feuilles d'or pour embellir les sarcophages et les objets rituels. La technique a ensuite été adoptée par les Grecs et les Romains.
Le Moyen Âge et la Renaissance
Au Moyen Âge, la dorure à la détrempe a connu un essor notable en Europe, particulièrement dans l'art sacré. Les enluminures des manuscrits, les retables et les statues étaient souvent ornés de feuilles d'or. L'atelier de dorure médiéval était un espace complexe où les artisans travaillaient en étroite collaboration avec des peintres et des sculpteurs pour créer des œuvres d'art sacrées.
La Renaissance a vu une évolution dans les techniques et l'esthétique de la dorure. Les artistes comme Giotto (L'Ascension du Christ, fresques de l'église de l'Arena de Padoue) et Fra Angelico (polyptyque de L'Annonciation) ont utilisé la dorure à la détrempe pour créer des effets de lumière et de texture dans leurs peintures.
L'Âge d'Or et la Modernité
La technique a atteint son apogée durant la période baroque, où elle a été utilisée de manière prolifique pour décorer les intérieurs des églises, les cadres de tableaux et les meubles. La dorure à la détrempe était prisée pour sa capacité à capturer et à refléter la lumière, créant des effets visuels impressionnants. En France, sous le règne de Louis XIV, la dorure était omniprésente dans l'architecture et le mobilier de la cour. Le Château de Versailles reste un témoignage éloquent de l'usage fastueux de la dorure.
Aujourd'hui
La dorure à la détrempe est encore pratiquée par des artisans spécialisés qui perpétuent cette tradition millénaire. Elle reste très appréciée dans la restauration d'œuvres d'art anciennes et la création de pièces contemporaines d'exception. Les techniques ont peu évolué, restant fidèles aux méthodes ancestrales, ce qui permet de préserver l'authenticité et la beauté de cette forme d'art unique.

Notre atelier
Pour nous tout ce qui est bois peut être doré. Une feuille d'or 22 carats, appliquée avec minutie, vient sublimer chaque détail de l’objet, lui conférant une aura de luxe et d'élégance. Travaillées maintes fois, polies de mille façons, nos vaches en bois se transforment en bijoux précieux.
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